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Les (faux) départs

A travers ce post un peu particulier, je vous partage un peu de mon vécu de (presque) maman.

En effet, dans la pratique on devient parent lorsque nous avons le bonheur d'accueillir un enfant dans notre foyer (qu'il soit monoparental, homoparental, hétéroparental, recomposé,...).

Mais dans notre esprit, dans notre coeur, bien souvent la parentalité se construit depuis déjà plusieurs années : "quand je serais parent", "je ferais les choses ainsi", "je ne ferais pas comme toi"...

Elle commence quelques fois avec un désir plus fort que notre raison et malgré tout, on parvient parfois à différer ce désir le temps de se préparer en tant qu'adulte à l'arrivée d'un être qui va chambouler notre quotidien, notre individualité et notre couple.

Quelque fois aussi, il arrive que la grande course démarre lorsque l'on ne s'y attend pas ou que nous nous confrontons à une situation inattendue, comme un chromosome qui s'invite dans la génétique et nous prenons alors notre première décision de parent : poursuivre ou interrompre la grossesse.

Tout acte, quel qu'il soit est un acte d'amour pour l'enfant, pour soi, pour le couple, pour le frère ou la soeur...

Ou encore, pour certains parents c'est le faux départ : les premiers symptômes de grossesse, le test positif, la première échographie et là, la vie décide d'arrêter tout simplement son chemin. On découvre alors les termes "oeuf clair" ou encore "grossesse arrêtée", "fausse couche"...

C'est dans ces moments auxquels nous ne sommes jamais suffisamment préparés qu'il est essentiel pour tout parent d'entendre qu'il n'est pas coupable, que la nature fait son chemin, que certaines décisions n'appartiennent qu'à lui, qu'au couple et que cet enfant a bien existé dans leur coeur.

Dès l'instant où l'on se projette avec son enfant, que l'on imagine notre vie de famille, on est un parent, un père ou une mère.

C'est aussi dans le début de parcours de grossesse que vous ferez votre premier choix vis-à-vis de votre entourage : garder le secret ou non durant les 13 premières semaines de grossesse.

Il faut savoir que les fausses couches du premier trimestre ou l'interruption de grossesse ne sont pas des actes anodins, bien au contraire, et ont un impact sur le moral de chaque parent, aussi bien la personne qui a porté l'embryon que celui qui a accompagné cette personne. C'est pourquoi, bien qu'il soit judicieux de vouloir se préserver le temps d'être sûr, il est tout autant important de prévoir d'être entouré, le cas échéant.

Bien que cet être n'ai pas forcément été prévu au programme, ou que vous n'ayez pas encore appris à le connaître, il ne s'agira pas moins d'un deuil auquel il faudra faire face. L'évacuation de cet être peut être quelques fois impressionnant et il est important de poser toutes les questions à son médecin, ou une personne de l'entourage qui a vécu la situation pour être suffisamment armé à vivre ce moment.

La clé pour être bien préparé et pour préparer les personnes qui vivront des situations similaires, c'est avant tout d'en parler.

Pour ma part, le désir d'enfant est arrivé très tôt, j'ai eu la chance de faire la rencontre auprès de laquelle j'ai souhaité fonder une famille et lorsque nous nous sommes sentis prêts pour la grande aventure, elle s'est arrêtée net à la 13ème semaine, lors de "la grosse échographie". Celle qui marque la fin du premier trimestre, qui autorise la déclaration de grossesse, qui, quelques fois, donne une idée du sexe du bébé...

Après la stupéfaction, l'incompréhension et la tristesse, il nous a fallu nous rendre en clinique pour évacuer notre bébé. L'acte se fait sur une journée mais les conséquences physiques durent plusieurs semaines (pertes importantes, crampes,...)

Après cette étape, je suis passée par tous les stades du deuil et même par une grossesse nerveuse au mois anniversaire du bébé attendu. C'est grâce au soutien sans faille de nos proches, de professionnel.le.s du médico-social qu'il a été possible d'en ressortir plus forts et plus sûrs encore de notre volonté d'agrandir notre foyer.

La suite reste dès lors à construire, et à travers ce témoignage, j'ouvre aussi la porte à tous ceux confrontés à l'une de ces situations, qui ressent le besoin de parler, d'échanger, de faire vivre le souvenir...

Mais aussi de garder espoir car cette expérience ne signifie pas l'impossible...

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Ma jardinière à grandir, éducatrice de jeunes enfants.

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