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La période d'opposition

Votre enfant enchaine les "non", les crises de colères, veut un certain objet puis ne le veut plus... Il s'oppose à vous et il devient très compliqué de le comprendre et de dialoguer. Le voilà entré dans ce que l'on nomme "la phase d'opposition" ou encore "the terrible two".

Dès ce moment, il vous faudra vous armer de patience, de bienveillance mais aussi d'astuce pour accompagner au mieux cette étape qui vous montre que votre enfant grandit, en toute confiance auprès de vous.

En effet, cette période sera déterminante pour votre enfant et s'observera sur différents niveaux : la tête (cerveau, langage, émotions), le coeur (les relations) et le corps (plan moteur).


Le corps : L’enfant a acquis un meilleur contrôle de son corps, il peut courir, sauter, grimper, etc… il va donc tout simplement tout tester.

« Chouette ma balle est sur l’armoire je vais voir comment aller la chercher…. Allez hop j’escalade » et là forcément on va le descendre sans pour autant lui donner la balle puisque nous n’avions pas compris. Résultat : une crise de larmes et de colère.

OU « Chouette ma balle est sur l’armoire, je vais la chercher en grimpant »

mais il n’arrive pas à mettre son 2ème pied sur l’étagère => crise. Il est confronté à ses propres limites.

Il a conscience que son corps lui appartient et qu'il peut agir dessus ou grâce à sa volonté, il s’oppose et veut décider.

« maman veut que je mette ma veste rouge, je veux mettre la bleu »

Bleu ou rouge peu importe, l’adulte peut laisser le choix à l’enfant s’il n’en va pas d’une mise en danger.

Cette phase est nécessaire pour son développement de sa conscience de sa personnalité et de son autonomie.


ATTENTION :

« papa veut que je mette mes bottes d’hivers, je veux mettre mes sandales »

Ici ce n’est pas pareil, s’il fait froid l’enfant va devoir mettre ses bottes, simplement son cerveau n’est pas encore capable de raisonner ni de comprendre pourquoi il ne peut pas mettre ses sandales. On peut donc lui dire qu’il ne sera pas possible de mettre ses sandales aujourd’hui (et surtout les ranger or de vue) et lui demander si elle souhaite mettre d’abord sa veste ou ses bottes.

Lui laisser une ouverture avec un questionnement fait travailler son cerveau et lui permet de penser, réfléchir et passer à autre chose.

Un autre point important, celui de « l’acquisition de la propreté », elle survient à cette période et suscite de nombreux enjeux que nous développerons lors d’un autre article.


Le coeur : L’enfant cherche à montrer son individualité et à faire la rencontre de l’autre, dans ses émotions, ses comportements... Toute situation devient le lieu où expérimenter les réactions de l’autre. Et l’enfant va s’en tenir à coeur joie. Il va à l’encontre de ce que l’on peut attendre de lui pour mieux s’affirmer, se distinguer. C’est une période qui peut beaucoup dérouter :

« Lorsque l’on demande à un enfant habituellement serviable : « - Marcus, veux-tu me chercher le doudou de Sofia ? - Non »

Il est dans une période considérée comme égocentrique : tout tournera autour de lui.

Pour autant, il continue de vouloir aller à la rencontre de l’autre. Quelques fois ses comportements seront agressifs : il a besoin de l'adulte pour gérer ses interactions avec les autres et d'autre part il a besoin de son approbation, ses encouragements, convivialité, de sa présence (enveloppe, bras, contenance) et surtout de son non-jugement.


La tête : Le cerveau d’un enfant est encore immature, l’enfant n’arrive pas à relativiser, c'est pourquoi toute situation peut devenir un véritable drame :

En pensant par exemple à maman qui lui promet un bonbon s’il fini son assiette, son cerveau a fabriqué de la dopamine et des enképhalines, molécules du plaisir et de l’anticipation de la récompense. Mais malheur, la boîte à bonbons est vide, il n’aura pas son bonbon : le taux de ces molécules chutent brutalement et déclenche une réaction d’agression vers le premier objet ou personne présent(s). Ces réactions intenses sont dûes à l’immaturité de son cerveau, il n’est pas capable de maîtriser ses impulsions et cela provoque une douleur réelle pour son cerveau.

Conclusion de l’anecdote : Ne jamais faire de promesses qui pourraient ne pas être tenues. - Les émotions : Dans les premières années de sa vie, l’enfant découvre un certain nombre d’émotions, qu’il tentera d’exprimer de différentes façons. Parmi ces émotions, la frustration est celle qui amène l’enfant à s’opposer. A travers l’éducation, il est question de gérer la frustration, elle doit permettre à l'enfant de gérer les contraintes de la réalité. L'enfant doit apprendre qu'on ne peut satisfaire tous ses besoins, tous ses désirs. L'enfant doit également apprendre à vivre avec les autres et prendre en considération les besoins des autres.

- Le langage : En grandissant, l’enfant a développé un vocabulaire riche, qui lui permet d’entrer en interaction avec autrui, de créer un contact, du lien, d’exprimer ses besoins et éventuellement ses émotions. Le langage se développe, il est capable de dire plusieurs mots et ce qu’il souhaite, même s’il n’arrive pas toujours à s’exprimer clairement. Ce qui occasionne alors une grande incompréhension et frustration.

« Mais pourquoi maman me donne des carottes alors que j’ai dit cracottes, je n’en veux pas je jette tout par terre ! »

Pendant cette phase d’opposition, l’enfant testera un mot en particulier « non ». Il va alors l’utiliser de toutes les façons possibles, sans pour autant utiliser le sens réel du « non ». Par exemple : « tu viens changer la couche », « non », pourtant l’enfant suit.

Les enfants vont prendre aussi conscience du pouvoir de ce mot, il leur permet d’être décisionnaire, de prendre position et donc de s’affirmer. Ils vont aussi rapidement s’apercevoir que leurs « non » peuvent susciter des émotions chez l’adulte : il va dérouter, contrarier, faire rire, ...

Avec le « non », apparaissent aussi le « je » et le « moi » : votre enfant s’affirme, il se distingue de vous : c’est le début de sa quête identitaire !


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Ma jardinière à grandir, éducatrice de jeunes enfants.

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